Le Chagrin
La mort, le chagrin, les souvenirs d’enfance. Entassés dans des étagères aux allures de maison de poupée, règnent les figurines, les images, les rêves et l’insouciance du passé. Comment fait-on face à la disparition d’un être cher ? C’est ce à quoi tente de répondre la mise en scène juste et sensible de Caroline Guiela Nguyen.
Par la compagnie les Hommes Approximatifs
Mise en scène Caroline Guiela Nguyen
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Au Théâtre de la Colline, Paris
Du 6 mai au 6 juin 2015

Le Chagrin © Elisabeth Carecchio
Après Elle brûle, présenté la saison dernière, Caroline Guiela Nguyen et sa compagnie les Hommes Approximatifs poursuivent leur travail sur l’intimité familiale. Un frère et une sœur se retrouvent quelques jours après le décès de leur père. Elle a fait sa vie à Paris ; il est resté dans leur village natal. Au rendez-vous du deuil, ils rencontrent les kilomètres de différence qu’ils ont mis entre eux, et les non-dits que rouvre cette mort. Pour les combler, la parole est pauvre, difficile ; reste le terrain de jeu de l’enfance…
Et si la régression était parfois un chemin pour accéder aux secrets qui fondent nos vies ? Et notamment au poids de l’Histoire, transmis silencieusement d’une génération à l’autre: ici un passé français, colonial peut-être, dont l’ombre familière, paternelle, reste à explorer. Le Chagrin est un voyage vers l’origine à travers un paysage théâtral fait d’affects, d’objets, de matières, de sensations. Une histoire de solitudes – mais aussi une histoire de communauté : pour ces jeunes artistes, engagés depuis quatre ans dans une démarche d’écriture de plateau, il est essentiel de faire surgir d’un geste collectif la singularité des êtres. Pour découvrir ensemble, au cœur des blessures enfouies, la marque du monde.