19 juin 2014 Spectacles

Le Récital emphatique

Michel Fau joue à nouveau les divas à Paris, au Théâtre de l’Œuvre, après avoir présenté son spectacle aux Bouffes du Nord fin 2011 et à Marigny courant 2012. Maniant le rire et les larmes, le comédien multifacette parodie bon nombre de tragédiennes d’antan, icônes de l’opéra et autres personnalités féminines ayant marqué le monde de l’art.

De et avec Michel Fau

Au Théâtre de l’Œuvre, Paris
Du 14 mai au 12 juillet 2014

Accompagnement au piano de Mathieu El Fassi

Un récital improbable : entre parodie et démesure
Pourtant si chers à Michel Fau, chefs-d’œuvres lyriques et artistiques mythiques sont passés en revue avec humour et brocardés sans ambage. La galerie de personnages prend soudain des allures de music-hall. Passionné d’opéra, sensible et érudit, Michel Fau se moque gentiment des cantatrices à qui il rend par ailleurs un vibrant hommage. Il faut non seulement connaître un certain répertoire, mais aussi savoir tout prendre au second degré afin d’apprécier les vocalises fantasques, mimiques et autres clowneries de notre homme.

Des longueurs qui ralentissent le rythme du spectacle
Malheureusement, les tentatives de Michel sonnent parfois faux. La scène dansée par le comédien au début du spectacle ne se distingue ni par la maîtrise de l’exercice, ni par la finesse de la parodie (Michel Fau s’empare de l’opéra Samson et Dalila de Camille Saint-Saëns et revisite par la voix et la danse quelques moments forts de l’œuvre, comme la « Danse des Prêtresses de Dagon »). Un long intermède musical au piano qui ne semble pas avoir de lien avec le sujet du spectacle sert simplement à faire passer le temps pendant un changement de costume. La reprise du même extrait de Phèdre quatre fois de suite qui présente finalement peu d’intérêt. Ces maladresses accumulées donnent des impressions de lourdeur.

Des portraits qui rencontrent un franc succès
Des figures plus facilement reconnaissables permettent à la parodie de mieux fonctionner : l’air notoire de « L’amour est enfant de bohême » tout droit issu du Carmen de Bizet, une réécriture de L’Amant de Marguerite Duras, des reprises de chansons de variétés telles que la galvaudée Comme un ouragan de Stéphanie de Monaco, ou la plus actuelle « Je veux » de Zaz. Ici, Michel Fau touche juste et le public en redemande.

Michel Fau pour son Récital emphatique © Marcel Hartmann

Michel Fau pour son Récital emphatique © Marcel Hartmann

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