15 janvier 2014 Arts du cirque

TETRAKAÏ

TETRAKAÏ est le spectacle de fin d’études de la 25ème promotion du Centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne. Tandis que le sens du titre nous présage mille et une surprises, la multiplicité des propositions et l’absence de fil conducteur déroutent quelque peu le spectateur…

Spectacle du CNAC – Centre national des arts du cirque
25ème promotion

La Villette, Paris
Du 15 janvier au 9 février
Création 2014

La nouvelle promotion du CNAC

Tetrakaï

Tetrakaï

Chaque année, durant trois mois, entre septembre et décembre, les étudiants sortant du Cnac travaillent sous la direction d’un metteur en scène de renommée, qui doit intégrer leurs agrès et propositions. Ils sont ainsi placés en position d’interprètes créatifs, dans des conditions proches de leur réalité future, encadrés par une équipe professionnelle artistique et technique.

TETRAKAÏ, un titre polysémique

Trapèze Washington © Sileks pour le CNAC

Trapèze Washington © Sileks pour le CNAC

Le terme « tétra » évoque le chiffre 4 en grec ; « kai » est à la fois un terme calligraphique japonais pour désigner le format A4 et la conjonction « et » en grec ancien – augure une multiplicité de propositions dans un cadre clairement défini. Ce spectacle de cirque, de mouvement, de théâtralité, de corps et de voix croisés est une création coordonnée par Christophe Huysman, directeur artistique de la Cie Les Hommes penchés, compagnons issus du théâtre, du cirque, de l’image, de la lumière et du son.

Le travail des jeunes circassiens sur TETRAKAÏ est fidèle à l’austérité grinçante et rigolarde des Hommes penchés. Il s’agit de parler d’aujourd’hui, de l’actualité secouée des corps, de la haute voltige dans notre présent, d’espoirs, de malices, d’alliances imprévues et d’amour.

Équilibre sur les mains

Équilibre sur les mains

Une fresque en mouvement permanent. TETRAKAÏ, spectacle de fin d’études, s’assimile dans sa démarche de création à un laboratoire où élaborer de nouveaux paradoxes, se recréer une mémoire et un avenir à partir d’une multitude de données personnelles et des talents singuliers des jeunes interprètes.

La multiplication des propositions et saynètes, la diversité des histoires, la volonté constante de les rendre originales et personnelles, perdent le spectateur dans un dédale de scènes qui manquent parfois de forme, à la signification le plus souvent hermétique ; les circassiens en appellent au théâtre mais les textes, proférés à grand renfort de cris et d’exclamations, déroutent et lassent.

Labyrinthe et impasses

Corde lisse

Corde lisse

Nos jeunes artistes athlétiques ont voulu bannir de leur univers la simplicité des beaux numéros qui font la magie du cirque ; ont souhaité diminuer les moments de haute voltige pour éviter les oh ! et les ah ! des petits et grands ; les (trop rares) classiques portés acrobatiques, portiques et trapèze sont exécutés au tout début et à la toute fin du spectacle, comme deux parenthèses, à l’écart du reste, les traits d’un cadre symbolique qui viendrait apporter la touche rassurante et officielle du mot « cirque ».

Le reste, un entrelacs de cabrioles et de saynètes sans fil conducteur, bien qu’exécutées à la perfection, ne met pas en valeur les circassiens de manière égale. On reste sur sa faim, dans l’attente d’un événement, d’une histoire que l’on comprendrait, d’un numéro qui serait à la hauteur de notre envie de spectateur. Bien que soit affichée la volonté de proposer, dans un désordre apparent, une série de scènes habilement ordonnée et sans temps mort, il reste l’impression finale que le spectacle n’est pas encore totalement au point.

Si l’originalité, l’étrangeté et le désordre poétiques qui constituent le spectacle valent le détour, vous ne trouverez pas ici un programme facile d’accès !


Disciplines circassiennes proposées : mât chinois, portés acrobatiques / voltige, corde lisse, acrobatie, trapèze, portique coréen, équilibre sur les mains, trapèze Washington.

 

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