18 novembre 2015 Arts du cirque

Il n’est pas encore minuit pour la Cie XY…

Plein d’humanité, de solidarité, le grand corps collectif des circassiens XY se meut sous nos yeux. Ce n’est pas seulement du cirque, c’est aussi de la danse, qui sacre l’indispensable recherche d’un équilibre dans la relation à soi et à l’autre, la nécessité de profiter de chaque instant donné avec ses proches. Cette magie du « faire ensemble » réchauffe les coeurs, tout juste après les événements récents tragiques en France et dans le monde.

Il n’est pas encore minuit…
Compagnie XY

À la Villette
Du 18 novembre au 27 décembre 2015

Un grand corps sociétal
Ils sont vingt-deux artistes sur scène, qui déboulent tous azimuts, se jettent les uns sur les autres jusqu’à former un conglomérat de têtes, de bras, de jambes, de troncs.
Ils sont habillés comme dans la vie de tous les jours : chemises, pantalons, jupes, de tous les âges, un plateau représentatif de notre société.
Peu de matériel : une planche en bois pour quelques exercices de bascule. C’est le corps qui fait le tout de ce spectacle, un matériau humain, pour véhiculer le plus d’humanité possible.

Il n'est pas encore minuit, Cie XY © Christophe RAYNAUD DE LAGE/WikiSpectacle

Il n’est pas encore minuit…, Cie XY © Christophe RAYNAUD DE LAGE/WikiSpectacle

Une chaîne de solidarité
Il n’ y a pas de réel scénario, les numéros s’enchaînent pour occuper l’espace et la présence dynamique des corps suffit. Chaque numéro est un jeu : de luttes, d’acrobaties, de danses, de pyramide humaine. À chaque fois, les corps s’agglutinent pour ne plus former qu’un. Les scènes de luttes se transforment très vite en scènes de solidarité : les combattants deviennent duos, trios, quartettes…Comme si la construction était plus contagieuse que la destruction.

Il n'est pas encore minuit..., Cie XY © Christian Ganet

Il n’est pas encore minuit…, Cie XY © Christian Ganet

La célébration du grand et du petit
La vitalité des XY, la virtuosité de leurs acrobaties, rendent le spectacle magistral. Mais l’hommage est aussi rendu aux numéros plus subtils : tandis qu’une pyramide de vingt-et-un acrobates se construit petit à petit sous les yeux des spectateurs médusés, un autre reste à côté et danse ou fait des cabrioles. Le détail peut paraître insignifiant en regard du grand numéro qui se prépare, mais il est en fait nécessaire car il équilibre le plateau, il donne une dimension poétique à la vision globale qui se prépare.

De fait, le spectacle des XY est une ode à l’union du grand et du petit, de l’équilibre et du déséquilibre, de la prouesse et de l’humilité, de la perfection et de la précarité, chaque maillon de la chaîne, fort ou « faible » en apparence, étant utile à la construction d’un numéro, par extension étant nécessaire à la construction d’une société. Les corps s’envolent avec grâce et virtuosité comme un acte de résistance joyeux et poétique.

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