Timbuktu
Au Mali, des islamistes investissent la ville de Tombouctou et y imposent la charria. Malgré la férocité de la répression, la population résiste avec courage, souvent au nom d’une autre conception de l’Islam. Dans ce conte africain des temps modernes, le réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako rend un émouvant hommage à une culture africaine et une spiritualité religieuse en proie à l’étouffement.
Un film d’Abderrahmane Sissako
Sortie en salles en France le 10 décembre 2014

Kidane, Satima et Toya dans Timbuktu
Le solaire Timbuktu est une sonnette d’alarme qui réveille les consciences. Paysages magnifiques, scènes poétiques à souhait, musiques enivrantes ou invitant à la contemplation, chorégraphies des corps et des mouvements, vénusté des visages contrastent avec la cruauté et l’absurdité des envahisseurs. Cet antagonisme nourrit le puissant message métaphorique de la fable qui dénonce la situation tragique et présage la disparition de toute une civilisation.
Non loin de Tombouctou tombée sous le joug des extrémistes religieux, Kidane mène une vie simple et paisible dans les dunes, entouré de sa femme Satima, sa fille Toya et de Issan, son petit berger âgé de 12 ans.
En ville, les habitants subissent, impuissants, le régime de terreur des djihadistes qui ont pris en otage leur foi. Fini la musique et les rires, les cigarettes et même le football… Les femmes sont devenues des ombres qui tentent de résister avec dignité. Des tribunaux improvisés rendent chaque jour leurs sentences absurdes et tragiques.
Kidane et les siens semblent un temps épargnés par le chaos de Tombouctou. Mais leur destin bascule le jour où Kidane tue Amadou le pêcheur qui s’en est pris à GPS, sa vache préférée.
Il doit alors faire face aux nouvelles lois de ces occupants venus d’ailleurs…
Le film franco-mauritanien, aussi appelé Le Chagrin des oiseaux, est présenté en sélection officielle au festival de Cannes 2014 – dont c’est le seul long-métrage africain en compétition – où il remporte le Prix du jury œcuménique et le Prix François-Chalais récompensant les valeurs du journalisme. Il est sélectionné pour représenter la Mauritanie à l’Oscar du meilleur film en langue étrangère aux Oscars du cinéma 2015. Il est récompensé par sept Césars en 2015 dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur.