The Ghost Writer
À Londres, un nègre littéraire à succès est engagé pour terminer les mémoires d’Adam Lang, ancien Premier ministre britannique. Mais dès le début de leur collaboration, le projet semble périlleux car le prédécesseur du nègre de Lang est décédé « accidentellement »…
Un film de Roman Polanski
D’après le roman éponyme de Robert Harris
Sorti en salles en France le 3 mars 2010
Avec Ewan McGregor, Pierce Brosnan, Olivia Williams, Kim Cattrall
Le nègre prend l’avion pour travailler sur le projet, au milieu de l’hiver, dans une maison au bord de l’océan sur l’île de Martha’s Vineyard, située au large des côtes américaines. Mais le jour même de son arrivée, un ancien ministre du cabinet Lang accuse celui-ci de complicité de crimes de guerre pour avoir autorisé l’arrestation illégale de terroristes présumés et de les avoir livrés à la CIA qui les aurait soumis à la torture. La controverse ameute des journalistes et des manifestants sur l’île où réside Lang, sa femme Ruth et son assistante (et maîtresse) Amelia. Au cours de son travail, le nègre découvre des indices laissant entendre que son prédécesseur aurait mis au jour la liaison de Lang à la CIA et au complexe militaro-industriel.
Le film, traité comme un film policier, est surtout une parabole politique, étroitement articulée à l’actualité. On n’a en effet aucune peine à reconnaître en Lang — dont un de ses collègues fait observer qu’il n’a jamais pris une seule mesure susceptible de déplaire aux États-Unis — la figure de Tony Blair, premier ministre anglais au moment de la guerre en Irak. De multiples détails le prouvent. L’un d’eux est la présence répétée du panneau liar (menteur) chez les manifestants anti-Lang : on sait que les manifestants anti-Blair se plaisaient à écrire son nom sous la forme de l’anagramme Tony B. Liar. De même, l’entreprise d’armements qui prête significativement un jet privé à Lang porte un nom qui est presque l’homonyme de la multinationale Halliburton, un des principaux fournisseurs de l’armée américaine, soupçonnée de maintes accointances avec le monde politique. Le film apparaît donc au total comme une charge contre l’impérialisme américain et la docilité des gouvernants européens.