Marcel Duchamp – La peinture, même
Une exposition qui m’a éclairée sur cet artiste phare du XXe siècle : dépassant l’invention des fameux readymades, le parcours proposé au Centre Pompidou souligne la complexité et l’extrême cohérence de l’œuvre de Marcel Duchamp qui était d’abord et avant tout un peintre.
Exposition
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Au Centre Pompidou, Paris
Du 24 septembre 2014 au 5 janvier 2015
À travers une centaine d’œuvres réunies pour la première fois, l’exposition nous mène du début des années 1910, au moment où Duchamp se dit peintre, jusqu’en 1923, année où il cesse de travailler à son grand œuvre, l’un des plus hermétiques et complexes du siècle, La Mariée mise à nu par ses célibataires, même, appelé aussi Le Grand Verre.

Le Grand Verre (La Mariée mise à nu par ses célibataires, même.), (1915-1923) Interprétation mécaniste et désenchantée du phénomène amoureux, influencée par la pensée de Stéphane Mallarmé ?
Réfutant la vision d’un iconoclaste multipliant les provocations, qui aurait « tué » la peinture et remis en cause la nature même de son art, le parcours invite à comprendre les enjeux de la réflexion de l’artiste sur la peinture et permet aussi de découvrir ses sources – scientifiques, picturales, techniques et livresques.
Il témoigne ainsi de l’intérêt que l’artiste portait à son époque et aux mutations qui se faisaient jour, non seulement dans le domaine de l’art, mais aussi dans la littérature et les sciences optiques, mécaniques, physiques et occultes.

Sonate, 1911
Des dessins d’humour aux traités de perspectives, des films de Georges Méliès aux tableaux de Cranach l’Ancien et de Manet, de l’impressionnisme au cubisme en passant par le fauvisme, le symbolisme, le futurisme ou le dadaïsme, l’exposition nous invite à suivre, pas à pas, l’élaboration du Grand Verre, laissé, selon les termes de l’artiste, « définitivement inachevé ».
Voici quelques autres œuvres qui m’ont interpellée :
Déthéoriser le cubisme
Exemple de synthèse entre cubisme et futurisme

Nu descendant un escalier, 1912
Inconscient organique (mécanique viscérale)

La Mariée, 1912
Peinture de précision et beauté d’indifférence

La Broyeuse de chocolat, 1913
Jeux d’échecs
Marcel Duchamp, joueur d’échecs passionné, peint ses deux frères, Jacques Villon et Raymond Duchamp-Villon, disputant une partie.

Joueurs d’échecs, 1911

Portrait de joueurs d’échecs, 1912